Ce matin je me suis levée toute froissée les plis de mon cou tordaient l'haleine de mes vingt-neuf ans D'un bond, on me jette dans le vide pour me rappeler à l'ordre : le cadran a sonné je dois laisser mes traces colorées pour démontrer mon utilité On tire les rideaux un semblant de lumière remplit la pièce et je me demande : à quoi jouerons-nous aujourd'hui? Je ne ressens nulle envie d'être brassée ni savonnée, ni essorée À démêler le fil tordu de la vie coincé entre les mains longues et tendues de celui qui me rejette tous les matins, à l'exception d'un jour de pluie Temps splendide pour se mouiller à l'intransigeance de la nature qui ne dément pas, annonçant un temps de c…, laissant une goutte perlée dans nos yeux Caresse les parties invisibles de mon être en t'arrêtant sur les monts oraux qui désirent tant la pose de tes lèvres gonflées d'amour ! Après l'étreinte, il me serre tout contre lui Subitement sorti de sa rêverie, mon odeur le gêne Il exige que je me retire pour faire place à une autre plus " propette " J'irai te chercher quand ce sera de nouveau ton tour car il est cyclique Après avoir fait quelques sauts dans les airs je retombe bien bas C'est alors qu'on m'enferme dans le sac à linge " sale " J'ai le cœur déchiré car je me retrouve en société dans le méli-mélo des comparaisons, du vécu de la vie Êtes-vous une " bonne baiseuse "? C'est déjà ça d'acquis Sinon, on vous met dans le groupe " B " pour le blanc immaculé, cycle plus froid Après on vous suspend entre deux fils à la vue du quartier qui vous juge à l'usure Si vous avez le malheur d'exhiber un trou alors là, on vous pointe du doigt Prenant le drap le tenant dans ses mains biens serrées le ramenant près de son visage comme un enfant qui a honte d'être étendu là ! dans ce lit, impuissant, liquidé de ses forces devant tous ces gens qui le regardent indécemment il attend qu'on le recouvre de son linceul C'est ainsi que je l'ai vu naître et mourir dans mes draps… |