Que de joie en mon cœur ! Que de souvenirs heureux réveillent en moi la vue de mes chers Highlands et des murs entourant la demeure qui a bercée mon enfance. Qu'il est doux de retourner dans l'enceinte où je vis le jour. Tant de lunes ont passé depuis le jour de mon départ. Comme elles m'ont manqué mes montagnes aux cimes teintées de brume, dont les corps majestueux allant se terminant en de grandes plaines, habitées de milles fleurs et herbes folles dans lesquelles j'ai tant aimé folâtrer dans ma tendre jeunesse. Mon village se dresse fièrement, au creux d'une de ces plaines, bien à l'abri de ces montagnes et d'un petit loch le bordant d'un coté et le pourvoyant en eau. Je sens déjà l'odeur des draps qui sèchent et des cuisines du château. C'est jour de fête aujourd'hui en mon âme, je suis de retour chez-moi ! Il me tarde de serrer sur mon cœur, famille et amis, dont le souvenir a accompagné mon trop long périple dans une quête où la peur de ne jamais les revoir me tenaillait sans relâche. Le jour, sur les champs de batailles parmi les ennemis souvent en nombre plus imposant que notre propre armée, et la nuit, parmi nos blessés, transis par la peur et le froid. D'une grande inspiration, comme si je voulais aspirer tout l'air qui m'entourait, je chassais ces sombres pensées et poussais mon cheval dans un dernier effort pour rejoindre les miens. Je mis peu de temps pour franchir la distance qui me séparait des portes qui protègent l'accès de mon village, mon compagnon humant déjà la bonne odeur de paille fraîche dont je garnirais sa stalle. " Qui va là ? Qui es-tu et d'où viens-tu l'ami ? " Ouvrez ! Lançais-je au garde. Voyez les couleurs sur mon écu, je suis Aidan McCollum et je rentre chez moi ! Un cri de joie souligna mes paroles et sur un sourd et lourd grincement, les portes s'ouvrirent lentement pour nous céder passage, mon compagnon et moi. Enfin, j'allais revoir famille et amis, pourvoir me délester de mon armure, et prendre un repos bien mérité, accompagné d'un repas bien arrosé. Mais pour l'heure, il me fallait soigner mon fidèle ami, c'est donc droit vers les écuries que je me dirigeai, rejoint par mon vieil ami, alerté vite fait de mon retour. Tout en me pressant et m'étourdissant de questions, il besogna avec moi tant et si bien, qu'il n'en prit que quelques minutes et nous quittâmes les lieux, mon cheval installé comme un roi, faisant festin devant une bonne auge bien remplie. "A ton tour, maintenant, mon ami", fit-il dans un large sourire à la fois de joie et moqueur, c'est que tu en as besoin toi aussi, tu empestes! C'est dans un éclat de rire que nous franchîmes la distance me séparant de ma demeure. La nouvelle de mon retour avait circulée à une vitesse telle que tous vaquaient déjà à la préparation du repas du soir qui soulignerait mon retour. Les uns montaient des tables à l'extérieur, les autres s'activaient aux fourneaux, bref une atmosphère de fête flottait autour de nous, gonflant mon âme, si tant est qu'elle puisse l'être encore plus, d'une joie profonde. Entre rires et larmes, je vis apparaître père et mère, frères et sœurs. "Ce soir, c'est fête en nos cœurs car tu nous es revenu sain et sauf. " |