Partie récitée : La feuille tournoie et brise la frémissante tranquillité de l'eau recroquevillée sous l'arbre déployé Les mains ne se toucheront plus Le cri est silencieux Des plaies larmoient dans les décors décharnés des amours interrompues Les regards appellent vainement Les mots se sont tus Partie chantée : Je ne chercherai plus. Je ne te chercherai plus Partie récitée : Et danse, danse, la folle aux yeux brûlés Danse, danse, la boiteuse aux pieds désœuvrés Les gifles éclatent, balafrent l'aube mouillée Une brise gracile s'insinue sous les vêtements, frôle les seins muets, irrite la peau déchue
Le choc. La rupture. L'incrédulité. Et pourtant les souvenirs. Les retrouvailles. Cette séculaire certitude souterraine qui ricane en susurrant: Partie chantée : Tu m'avais oubliée. Je suis revenue sans être partie. Partie récitée : Le refus. L'obstination. L'acharnement. Et pourtant l'implacabilité. L'irrémédiable. Cette diaphane propension à tout donner jusqu'au dénuement: Partie chantée : Le vent a effacé la lente dentelle de mon blanc poème Partie récitée : Impassibles, les glaçons s'accrochent aux doigts immobiles et transis Le givre vient figer les pétales prostrés Les cheveux se dissipent dans la tempête Le corps perdu dégringole dans des sentiers ravagés où courent des spectres malveillants qui chuchotent des blessures profondes aux sensibilités flétries Le visage s'enfouit dans les rêves glacés Partie chantée : De nos chants jaillissait le parfum interdit des aveux amalgamés aux larmes Les couleurs de nos fêtes ondoyaient dans la nuit embrasant mon fébrile espoir secret Je voulais m'abreuver à tes lèvres adorées, contempler ta lumière et ton ombre Toujours Partie récitée : Des pas livides défoncent la mémoire borgne Une voix anguleuse blasphème l'intimité mielleuse Des stries d'illusions placardent la vision terne de l'âme bafouée Les désirs en haillons traînent les débris du plaisir altéré La beauté du monde a été volée L'aurore est morte |