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Libre

  par Lucie Poirier 

Le titre complet de ce poème « Qu'il est long le chemin pour une femme avant d'aller, libre, cheveux au vent » a déterminé le travail de création du texte et s'avère le titre d'une photo et d'une performance dans un processus artistique et humaniste pour développer une empathie jusqu'au vécu. Je propose un double renouvèlement de procédés poétiques : l'acrostiche et la strophe carrée plus des néologismes. Rappelant la répétition, dans l'acrostiche, des lettres d'un mot, ici, chaque mot du vers final initie un vers du poème; donc, le vers final peut aussi être lu à la verticale. Dans la strophe carrée, le même nombre caractérise la quantité de syllabes et de vers, par exemple, 12 alexandrins. Dans mon poème, le nombre 16 désigne la quantité de mots du vers final et la quantité de vers. De plus, chacun des 16 vers est composé de 16 mots. Dédiée à Nasrin Sotoudeh, cette démarche visuelle et littéraire témoigne de l'oppression que vit l'activiste et contribue à réclamer sa libération ainsi qu'exprimée sur la page Facebook : Pour Nasrin Sotoudeh. Cette création a été élaborée dans l'appréciation du courage de l'artiste Emma Sulkowicz et dans la volonté d'élargir la pétition d'Amnistie Internationale. Je remercie le Magazine Aubry et Cie dont la disponibilité a contribué à mon projet.


Qu'elle se révèle rare et forte l'idéaliste qui se compromet pour sauver les persécutées

il deviendra toujours plus beau le temps où, enfin, l'esprit s'harmonisera avec la sensibilité

est-elle possible cette ère de spécificité féminine influente pour découvrir, pour accomplir, pour s'épanouir?

long, voire impossible à achever, le parcours dans la négation de soi prive brutalement de rêves

le détesteur en série s'acharne contre la nature de la femme et de la planète

chemin difficile, évocation triste, futur clos, le regard cherche, demande, transige un sujet d'admiration refusé

pour éclairer la noirceur compacte, pour atténuer l'éblouissement nucléaire, la parole qui guérit est implorée

une terre brûlée, un corps violé, une pensée imprononcée, les vestiges pleurent sans mesure leur inachèvement

femme, tu es ce sang, cette glaire, ce fœtus agonisant dans la poussière de l'asphalte

avant l'agressivité, la cupidité, la toxicité à l'horizon, l'exactitude du langage existait-elle?

d' assujettissements consentis en transgressions punissables, l'organisation planétaire inflige inexorablement l'indignité ou l'opprobre

aller, fébrile, lire le ciel de la poésie, courir, enthousiaste, vers chaque révélation, puis, confiante, avancer

libre de dire, émue d'écrire, belle de jouir, pressée d'accomplir et heureuse de vivre

cheveux parés d'imagination, signe d'érudition, volonté absolue, elle répond à l'appel de détresse

au loin, dans la rondeur mielleuse de la lune, veillent secrètement les mots de la spécificité

vent opaque, pluie aphone, fleur contrainte, dans l'enfermement millénaire, le frôlement d'une merveille inconnue.

Qu'il est long le chemin pour une femme avant d'aller, libre, cheveux au vent